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COUP DE FOUDRE

Et tout a été dit, et tout a été fait, sans que ne se confie une bouche étonnée ou n’invite une main à oser son toucher, car en nos seuls regards le monde a basculé en sa face cachée nimbée de nos mystères, où nos âmes s’affolent, où nos cœurs sont troublés. Ce fut tel un éclair, soudain et absolu pour deux lumières perdues qui se sont ainsi bues, sans serment superflu ! Ainsi, privé de mouvements j’ai rencontré Ta vie en ce seul firmament de Tes yeux éblouis, puis, se sont brisés l’espace autant que nos « paraîtres » en fusion de sourires et élans de Désirs. Sans rien te demander je me suis senti naître en Ta féminité. C’était en un printemps dans le couchant d'un soir, l’air nous caressait de sa douceur d’espoir, et nous n’étions plus, nous, empruntés l’un pour l’autre, mais unis et sertis, tels précieux joyaux en ce « NOUS » neuf qui naissait sur l’instant, et vibrait follement en son cocon aux mille et un frissons, qu’il nous semblait connaître depuis l’éternité. Sans un mot échangé, nos lèvres se sont offertes à ce souffle étranger, si singulier en soi, qui ouvrit nos fenêtres sur l’indicible émoi de notre communion voguant vers sa fusion. Nul geste importun n’a blessé la magie de cet Amour surpris qui prit le large entier de mon sang étonné de s’être retrouvé sous Ton regard de braises, qui noyait sa fournaise en le mien affolé. Et tout s’est dit ainsi, et tout s’est fait aussi hors de nos volontés sur ce chemin feutré de l’abandon charnel aux pleins et aux déliés tendrement festonnés d’effusions naturelles. Nos mots, qui taisaient leurs phonèmes, pénétraient en caresses soyeuses nos peaux nues, et imprégnaient nos âmes de ce silence ému qui battait en nos cœurs, de leurs tendres langueurs. C’était en un printemps dans le couchant d’un soir, le néant s’était tu, et s’invitait l’Espoir en nos Êtres troublés qui n’en menaient pas large, mais qui s’étaient trouvés, refusant d’être sages en ce commun ramage au si bel unisson, offert à Cupidon.