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L'AME DES MOTS... D'AMOUR / ELLE A PERDU MA VOIE

L’ÂME DES MOTS… D’AMOUR,

ELLE A PERDU MA VOIE.

 

 

Lorsque nos mots prennent du sens ils se gravent en nous et ne s’effacent plus. Ils ne gambadent plus par seul plaisir frivole seulement séducteur, le nôtre comme le leur, pour jouir de trop peu. En nous alors s’incarnent-ils insidieusement et nous n’y prenons garde, mais un jour en subite étincelle nous découvrons l’un d’eux, prélude de tant d’autres parfois, semblant toujours égal en sa forme ordinaire usitée simplement, qui sait pourtant sans crier gare, en charge de hussard nous bouleverser ou nous blesser au sang par le fond qu’il revêt en son âme affranchie, aujourd’hui écuyère profondément intense pour la nôtre qui pense. S’il demeure semblable en son banal usage à un regard trop neutre pour le voir, le disséquer, différemment le ressentir, sa nature pour nous a cependant changé et son message ainsi transmis, devenu si spontanément essentiel ou tellement suggestif, vibre d’autorité en émotions choisies tatouant sur ce cœur à qui il fut dédié, à son unicité, le nôtre, toute son acuité, toute sa poésie. Alors, à cette heure-là, précise lors de sa découverte, l’amusement léger ou l’intérêt galant cède le pas à tout autre climat qui ne sait pas toujours, tel un éclair brûlant, se dévoiler vraiment ni inviter son nom à résonner puissant en notre être surpris explosant sur l’instant de ses émois fervents, soudain si pleinement chargé de sensations fiévreuses l’incendiant de leurs feux. Il se méfie de nous ce mot qui en dit tant, et peut-être un peu trop, comme nous de lui en sa soudaine imprécation si vive, constructive souvent, mais parfois ravageuse.

 

Il nous conviendrait donc, au mieux, de le domestiquer, ne serait-ce qu’un peu cet idiome-là sachant enflammer l’un quand l’autre seulement à l’écart s’attendrit, pour adopter par précaution un recul avenant de simple courtoisie, garant d’une concorde honnête, accorte pour le cœur autant que pour l’esprit, comme on prendrait une retraite en quelque lieu disert propice à l’harmonie d’une compréhension condamnant le chagrin, la colère, la peur ou le mépris. Pourtant, affirmer péremptoire, que ces mots-là muant si promptement, trop vivement happés, sonneraient autrement pour toujours et pour tous ayant ainsi muté, en leurs sens neufs et affinés, graves ou exaltés, serait, me semble-t-il, faux présomptueusement, tant ils savent toujours en chemins buissonniers tromper nos vigilances postées en sentinelles, mais manquant d’acuité. Pour être plus légers que nous ne savons l’être, nous, ces mots que l’on espère de lumière sans cesse nous demandent de recouvrer au mieux cette candide ardeur des élans de l’enfance en intime ablution qui rafraîchit le cœur, le corps et l’âme aussi, nous aidant à reprendre haleine en leurs secrets jardins, à trier mieux le faux du vrai, le mal du bien, l’intense de l’illusoire, le bon grain de l’ivraie, le possible de ce qui ne peut l’être, le probable de son contraire… Tout comme, me concernant bien plus intimement encore, en relations grivoises dont ils sont si friands, savoir faire une pause, pertinente, pour les mieux apparier aux conditions présentes de mon être irradié hésitant sur sa sente alors désorientée, caressant cette absence qui aime à m’habiter, et sait tant m’affecter.

 

Or oui, secrètement il me faut bien admettre une telle évidence : je ne sais dominer ce risque redondant de m’égarer souvent en solitaire démence, si assidue compagne de ma mélancolie et de ma solitude, plus absolues qu’hier encore, en ce jeu épuisant d’une séduction pure, guipure d’une aventure orpheline de chair, si loin de ses frontières à Elle, où elle m’oublie pour Lui, incarnation pour Elle du festin de l’amour, qui lui parle à son tour en impérieux langage aux gestes pas très sages invoquant son désir pour offrir son plaisir exponentiellement en Elle jouissante, exultant en maîtresse au si grand appétit pour ses flots de folies, à Lui. Lors mes mots à moi qui riment mes émois, tout aussi généreux cependant pour elle se sentant courtisée, cette seule romance aux vers épistoliers, réfutant en cela mes élans incarnés en sensuelle attente, qu’il sait, Lui, cet amant singulier, ce seigneur de l’Amour lui suggérer jusqu’à la féconder de ses charnelles semences, Prince le plus troublant des excès de son sang si simplement offerts, jusqu’à son dévoiement, qui savent l’inviter en si folles licences où son tourment s’élance, pour tout lui accorder de son être enflammé de son cœur qui s’élance.

 

Alors, fermer les yeux, scruter mon horizon, le sien, trier, peser et bien les choses, considérer d’abord, pour reconsidérer tout ce qu’il en ressort, me replacer ici pour voir d’ailleurs et mieux, consentir ou espérer encore, penser tout autrement, plus simplement peut-être une autre dimension possible à mes décors… Enfin, sans renaître vraiment, et pour garder vivant ce délicat bonheur privé de son ivresse en son envol d’antan, aux émois singuliers, respirer un autre air qui garde son mystère, précieux, mais sevré d’Elle qui ne sait plus m’aimer.

 

Ma route sinueuse et mouvante, celle qui me construit, de mon âme en appels, de mon corps, si souveraine envie, celle de mon cœur encore, plus tendre et plus enclin à caresser ses peurs et ses pleurs, à Elle, mais ses richesses aussi, les peines de ses heures, ses joies les plus jolies en subtiles fragrances, m’allaite ainsi, intimement, d’innocences blessées. Elle m’édifie toujours au lit du temps qui passe en pénétrants combats, plus mûr, plus sûr, plus affiné aussi, drapé d’humilité sereine et enjouée aux nuances pastel. Et se dessine enfin en mon rêve éveillé un nouvel avenir cousu de ses fils d’or pour mes plus tendres essors prêt à s’offrir encore avec plus de chaleur à son souffle troublant, en recherche d’émois pour la mieux percevoir en ce qu’elle ne m’est plus me privant de ses pas, de ses nues, Elle en corps, avec moi enlacé en ses bras qu’elle ne m’ouvrira plus, qu’elle ne m’offrira Mac puisque je ne suis plus alors que Lui est là, si près de ses dentelles, toujours présent et frémissant pour Elle, quand moi, l’impénitent galant si récemment rejoint après longues années qui séparèrent nos pas, à peine déclaré une nouvelle fois, hier son amant qu’elle aimait retrouver pour ôter ses rubans, aujourd’hui prisonnier en ma terre étrangère, si loin en un carcan austère, je deviens malgré moi tout en Elle, vieilles franges froissées d’un passé révolu où elle su m’espérer se sentant désirée, pour se donner vraiment en nos enlacement, et peut-être m’aimer, un peu, à sa manière à Elle, mais qu’elle chasse aujourd’hui du courant de sa vie, du flot de ses envies. Et je deviens ce souvenir pour Elle, qui sut être charmant dont elle oublie la voie cheminant vers trépas, et qui se diluera simplement, sans outrance en Elle efflorescence s’offrant toujours si belle en ses joutes charnelles, à un autre que moi. Moi qui ne l’oublie pas.

 



16/06/2021
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