SORTIE DE BAIN
SORTIE DE BAIN
Goutte d’eau,
Je glisse, légère sur ta peau.
Chaque grain de ta chair ainsi m’est révélé,
Et j’exulte, conscient de ma félicité.
Telle larme fervente aux rives de tes yeux
J’épouse ta narine, son repli langoureux,
Pour rejoindre ta lèvre, l’embrasser ardemment,
Épouser sur ta langue tes plus tendres tourments.
Mais je respire aussi de tant d’autres, innombrables,
Ruisselant sur ta gorge au trouble délectable,
Qui lèchent ses sommets, caressent sa vallée
En leurs grisants oublis vers ce mont adulé
Où Vénus prend ses aises, où soupire ta passion.
De ces gouttes emperlé, ton jardin d’abandon
Chatoie sous ma rosée exquise et frissonnante
Aux gemmes éphémères promises à mon amante.
Puis je glisse, plus bas encore,
Au creuset ivre de ton corps,
En cette lave de ton sang,
Pour me fondre en ton firmament.
Or, par ton azur tout absorbée,
Juste à sa porte, évaporée,
Je n’atteindrai pas son écrin,
Ni ton plaisir souverain.
Seule ma fraîcheur de sigisbée
Un instant t’aura enlevée
Pour ce pays de rêves fous,
Peuplé d’espoirs… Si doux.
Ainsi paré de feuilles d’or
Qui m’accompagnent encore,
Et c’est déjà beaucoup
Pour ma goutte amadou,
Ton si précieux Trésor
Scintille en moi… Partout.
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