RIDICULE
RIDICULE
Ou
LA CHAIR SUPPLICIÉE
Ou bien
PROSÉLYTISME
Ou encore
« FOUETTE » COMME MOI
Enfin
PASSION MERCANTILE
Avec en solde :
FOUETS DE SAINTETÉ, TOUTES TAILLES, TOUTES FOLIES…
Et, toute honte bue…
Question murmurée à demi-mot, le regard gêné se promenant de droite et de gauche, s’assurant d’une acceptable sinon douillette intimité de propos, fuyant aussi, devant un malaise diffus et sournois…
L’avez-vous rencontrée ?
Pourvu que vous seul m’entendiez ! L’avez-vous rencontrée, Monsieur ?
Je n’ose vraiment vous exprimer les tourments qu’elle m’impose, si vous saviez ?
Voyez-vous, dès le matin, elle grignote mon sommeil par des envies pas raisonnables, pas sages ! Elle quémande, Monsieur ! Elle espère de moi un illusoire prélude inconvenant pour y perdre mon âme en son bain de voluptueuse luxure solitaire. Car Monsieur, je ne partage mes jours qu’avec moi, seulement avec moi-même, chacun de mes jours, chacune de mes nuits, oui Monsieur, sans en omettre ni un, ni une seule, années bissextiles ou non ! Alors, elle en profite cette tentatrice pour nourrir mon esprit de mille vices, mille pensées capiteuses et perverses, pires, libidineuses ! Suave et sensuelle à souhait, elle sait me torturer de son art affiné en susurrant à mon oreille mille délices illicites à nuls autres pareils, et à mes sens en éveil leurs friandises si charnelles à déguster pour elle, et sans modération,
Mais, le savez-vous, Monsieur, le diable se cache là où Elle, puissante vouivre exulte, là où les mains en exutoire s’aventurent en ciboire, déesses oniriques, pécheresses perdues. Alors, Monsieur, je lutte, car refusant d’offenser ma vertu, immaculée encore, de froisser l’Esprit Saint qui tant bannit la chair, à la priver des Basses œuvres, m’affirme-t-on, et jusqu’aux plus hauts lieux, de ses instincts par trop vulgaires qui souillent l’âme en oraison d’illusoires bienfaits d’un corps en libations. Alors, Monsieur, pas d’onanisme, non ! Pas plus de caresses accordées à quelqu’une qui se saurait aimée, et reçues d’elle en parité, car le malin, lui veille, et s’engouffre inexorablement là où se niche ce Désir, coupable et tentateur écuyer du Plaisir et de l’Amour Humain, signe du déshonneur et fontaine de pleurs pour nous, religieux et contraints se targuant d’être ceints d’une virginité aux Vertus Majuscules, afin que sur ce chemin-là bourreau de nos instincts, un jour nous soyons Saints.
Alors Monsieur, à vous et à vous seul, je vais confier mon lourd secret… Lorsqu’elle me tente, moi, ce saint, ministre d’une Église qui ne se veut moins sainte, je sais lui clouer le bec à cette muse intruse qui m’offense, à cette chair d’effervescences, croyez-moi ! Je sais la museler, pour conjurer en âme consacrée ces besoins naturels de mon corps sexué, de suppliques barbares aux dégénérescences rares qui sauront les soumettre pour que l’Amour Divin, le jour de mon départ, ne me condamne point.
Alors, je prends mon fouet puis m’agenouille, me prosternant avec l’humilité propre au renoncement durement accepté, et je frappe, je frappe et frappe encore à en pleurer de douleur sous l’effort, à en mourir lacéré sous sa torture inique, jusqu’à en exulter d’une passion ultime en mon corps supplicié jusqu’à son plus intime.
Ainsi m’a-t-on appris à devenir ce Saint, Monsieur, que tant ne savent voir, et, j’ai fait des émules, croyez-moi ! Tout comme je l’aspire en disciple zélé, peut-être seront-ils un jour béatifiés pour s’être ainsi offert à l’Amour de ce Dieu, sous ces divins offices aux souffrances austères, d’un cruel sacrifice. Car oui, Monsieur, Dieu est Amour, n’en doutez pas, jamais ! Et souffrir pour sa gloire pardonne ces forfaits d’une chair illusoire aux tentations barbares.
Dieu est Amour, Divin Monsieur ! Et, c’est lorsque nous souffrons, seulement lorsque nous souffrons bien, que nous le rencontrons-nous autres les prélats ; il ne faut pas jouir de notre corps ici-bas, surtout pas, car cela signerait par décret notre mort au palais, et Dieu ne le veut pas. Dites-le Monsieur ! Dites au monde païen que Dieu nous aime ainsi en pays catholique, ministres saints souffrant pour lui.
Puis, en homme d’affaires avisé…
Monsieur, si vous le désirez, je vends des fouets…
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