REGARD...
REGARD...
Un regard rayonne tel celui d’un enfant, ainsi il s’abandonne à cet autre inconnu d’une femme troublée en rendez-vous galant.
Ce regard est le mien, irradié de ce bonheur bohème qui aujourd’hui me ceint d’une subtile crainte qui pourrait m’affadir, la décevoir aussi, ne sachant lui sourire ; Si elle m’accueille avec chaleur, les éclats retenus de ses nues intérieures n’osent cependant briller que de leurs ors ténus. L’attendait-elle autre que ce qu’il est, tout nu, ce regard fervent et insistant de l’homme qui jusqu’alors la courtisait de loin en caresses d’écrits aux envolées lyriques qu’elle trouvait jolies, qui cajolaient son sein, mais là et maintenant au présent de sa vie en son sang de l’envie, poète épistolier si timide et si gauche pour sa beauté qui doute ? L’espérait-elle paré d’attraits si langoureux pour tous ses feux noyés d’ivresse, brillant de la passion de mon désir en liesse, charnel et conquérant un peu plus que gourmet et sagement feutré ? En ses naissants miroitements l’espérait-elle paré d’une séduction saoule de convoitise toute dédiée à Elle, folle obsidienne de l’arc-en-ciel de mon tourment, et si ardent foyer en ses empressements, pour ses amants embrasement ? Attendait-elle, déjà, un regard d’homme mûr sûr de son savoir plaire, de son pouvoir disert chatoyant d’élégance, conquérant sans filet de son charme vainqueur, quand celui d’aujourd’hui, qui est toujours le mien, demeure cependant timide chérubin et bien piètre arpenteur, en costume étriqué, semblant se tromper d’heure ? Aurions-nous dû attendre pour ce rendez-vous-là, que celui de l’amant auréolé de sa félicité, plus fervent prétendant à la prégnante aura caresse cet émoi tout ourlé de l’envie de son regard à Elle, femme aux fleurs de sang en feux éblouissants de réveil amoureux à l’orée d’un printemps aux prémices charmeurs ? Une mère, elle, l’aurait noyé en sa tendresse exquise aux profondeurs insoupçonnées, une amie, en douce compagnie conjuguant un partage fort sage hors du lit aguichant d’échanges trop aimants, mais l’amante de braises demeurant sur sa faim n’aura su s’enflammer à ses reflets d’enfance tant l’élan singulier de ce puissant transport qui l’avait enivrée, face à mon inertie crut à l’indifférence ; et je demeure cloîtré en muettes arcanes quand les siennes refluent pour espérer ailleurs, en rives shamaniques, l’appel tentateur d’autre contrée magique, en cieux d’une autre terre aux frontières adultères autrement chimériques. Pensait-elle à hier en son imaginaire, lors sa flamme naissait dévorant sa raison d’une folle passion, soudaine et absolue, qui ne s’embrase pas, en cet instant, pour moi ; elle aura fait long feu, contrariée aujourd’hui par l’homme que je suis au regard trop polaire, où couvent cependant mille fusions solaires retenues prisonnières de mon sol craquelé, qui ne savent exploser, en cet air printanier qu’« Elle » espérait mâtin aux laves incendiaires. Elle me sent orphelin d’une conquête altière la laissant sur sa faim, condottiere sans destin autre que fort commun, l’oubliant, « Elle », sublime tentatrice et maîtresse infinie, en ses sentes d’envies à l’orée du Plaisir de complices Désirs dont je ne suis le fruit, car il lui manque en moi, et tant pour son émoi, cette mâle assurance qu’elle pensait épouser en saoule confluence, telle elle l’avait rêvée, qui eut su l’enlever, réduire ses défenses, ouvrir son gynécée… Mais je ne suis pas là, où trop absent pour Elle, soupirant sans clarté, citadelle recluse ankylosée par sa beauté, à « Elle », si loin de l’arc-en-ciel de ses vœux débridés, des prémices garance aux laves explosives défiant la décence de ses mille licences affolantes des sens, qu’elle ne sut délier en ma pâle prestance.
D’essentielle survie, nulle audace égarée n’aura surgi de mon cœur timoré, de mon âme affolée : Émanciper mon impatience, son numéro, d’urgence un rendez-vous, bientôt ! Lors c’est notre premier qui doucement éclôt ! Tant d’autres choses encore. Et mon empressement à enlacer son corps, vibrant à l’unisson, pour boire à ses baisers son âme chamarrée ? Absents… ! Absents… ! Absents… ! Ce fut-elle qui osa à l’instant du retour de ce cheminement en plaisir de cour, pleine de sentiments aux bien troubles atours, mais qui n’explosa pas en passion éruptive, car je ne sus franchir, demeurant trop courtois et me trompant d’amour, l’ultime pas de non-retour en charge d’effusions vers son élan velours. Et ce fut « Elle » qui m’enlaça pleine d’émoi, pour ce bonheur de quelques jours à l’attente sans fin qui espérait demain, tant affamée d’atours qu’elle ne rencontra point comme l’aurait souhaité, en charnelles pulsions aux goûts acidulés, maîtresses absolues d’abandons dissolus aux passions ardentes. J’étais petit garçon toujours en caleçon, encore si loin de l’homme sûr, ce conquérant de son futur, amant de sa luxure à « Elle », si fine muse épanouie, nymphe de ses envies s’abandonnant en autre lit, offrant la clé de la serrure de sa petite mort, celle de son corps en aventure pour autre corps et sa luxure, fruit défendu souffles souverains seigneurs de libertés pour son cœur libertin, et sachant conjuguer avec « Elle » la pertinence du verbe « Aimer » que savourent les amants, efflorescence et jouissance de leur acmé, essence exacerbée de leurs folles licences aux sens libérés.
Retour sur image. Un train s’en va, Elle, n’est plus là, et Je demeure seul sur le quai d’un amour avorté que j’espérais possible, de cette histoire à peine née qui m’abandonnera sur le seuil de sa chair, moi, ivre trouvère illuminé, créateur de beaux vers qui savent embraser, du corps les langueurs et du cœur les transports, mais si piètre charmeur pour exalter avec bonheur, et volupté, cette belle amoureuse que j’aurai étonnée, un instant seulement, mais nullement comblée en ses folles attentes, seulement éveillée à ses rêves d’oublis pour un tout autre lit que celui fort terni de ses nuits conjugales, où elle se sent meurtrie, oubliée des fringales et des tressaillements aux si puissantes laves auxquelles elle veut, et de nouveau dire, Oui, en maîtresse tantale d’un amant qui s’oublie en ses dentelles virginales aux vespérales complies, d’un mâle qui jouit en ses atours soyeux qui pour elle crient sa vie en soupirs audacieux qui nourrissent ces cieux d’oraisons sulfureuses, et inondent ses yeux de sève langoureuse, qu’il boit avec passion, en l’enlaçant… Heureuse.
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