L'AI-JE BIEN RENCONTREE !
L’AI-JE BIEN RENCONTRÉE !
Oui, l’ai-je bien rencontrée, un jour, cette femme éthérée imprégnée de clartés qui surent m’enlever en prémices charmeuses qui accrochèrent mon cœur saisit par sa beauté ! C’était un soir, j’ouvrais l’ordinateur presque sans y penser, juste pour exorciser cette morose humeur dont savait m’enchâsser, en rentrant du labeur, ce lieu trop saturé de ma morosité aux si pâles lueurs qu’est mon appartement en tout son dénuement, et qu’il saurait chasser, peut-être, de mes heures fatiguées d’un fil d’années sans nombre aux thébaïdes sombres de farouches pénombres, que j’avais cultivées sans bien m’en rendre compte, me perdant en leurs ombres jusqu’à m’en décharner, telle âme condamnée qui rejoindrait sa tombe rejoignant son foyer, en quittant son métier. J’étais donc seul une fois encore, perdu en ces décors que je ne voyais plus, ayant usé ma vue aux horizons fanés des murs de mon logis en égales parités pour mes pensées linceuls et mon corps si prostré qui s’ennuyaient, trop seuls en leurs voiles de deuils d’un sourire incarné, n’ayant à désirer pas plus qu’à caresser aucun regard aimé les sachant enclarter, qu’au demeurant jamais je n’avais invité à franchir de ma porte la frontière barbelée. Ainsi, homme à demi de vie, je me trouvais piégé par ma propre discorde qui m’infligeait ses ordres, par moi incontestés, par peur sans doute de ne savoir l’oser. Or, cette fée d’un soir, de quelques mots tracés sur son écran d’espoir pour délices de cœur qu’elle tentait d’y ferrer, sut me surprendre, et mieux encore, évaporer cette misère du tendre qui savait m’imprégner, me réveillant, ici et aujourd’hui en mon taudis soudain fleuri d' « Elle » pour lui, et mieux m’éprendre, chassant la mante noire de ma morosité, de son néant à « ELLE », qui la tenait cloîtrée, quelque part là-bas, si loin, si près de moi, en appel d’émoi. Ô, quelques mots seulement égrenés çà et là, timides et maladroits, doutant de leur aura, à peine quelques phrases hésitant à traduire toute la réclusion d’une âme sans partage, sans complice rivage tutoyant l’absolu d’un regard, tel le sien perdu en si dense brouillard. Alors j’ai répondu, presque à mon avantage, à ces lettres égrenées, que me chuchotait l’ange de ses tristes pensées. Et nous avons causé à travers nos claviers, et le temps a passé, longtemps nous a bercés, à n’en plus exister que pour noircir l’écran qui savait nous choyer, noyant en nos nuages d’échanges nuancés deux être enfin graciés de leur recluse peine qui ouvraient leurs fenêtres à une destinée invitant à la fête de ce doux verbe « Aimer », où ils étaient conviés. Puis nous avons mouché, car il se faisait tard, et tant à contrecœur, les feux de nos chandelles qui nous reliaient heureux à la toile du monde qui ce soir-là fut belle d’un horizon joyeux, et même plus que ça, en virtuelles contrées de souhaits en devenir hélant suites fécondes qui désiraient fleurir. Alors j’ai attendu, fébrile malgré moi, ce lendemain goulu de tant de mon émoi déjà privé de « Toi », pour venir aux nouvelles et découvrir, peut-être, ce que ta main là-bas avait sur son clavier écrit à mon endroit. Je ne fus pas déçu, ils étaient là « Tes » mots, pas encore troublés, mais interrogateurs. Ils répondaient ainsi, déjà ensorceleurs, ne se refusant pas à tous ceux que j’avais, la veille saupoudrés pour oindre « Tes » pensées. Dès lors, mes lendemains, et ils furent kyrielle, toujours plus impatients attendaient leur cadeau dessillant un destin respirant de doux maux qui ne soit pas chagrins, en ce prime berceau nous enlaçant soudain. Ainsi, de trames en chaînes, de chaînes en canevas d’ivresses, « Notre » étoffe de rêves nous donna rendez-vous, de soirs en soirs toujours plus tendres, encore plus fous, puis d’heures en heures tout en langueurs, toujours plus empressées, toujours plus dentelées d’un souverain bonheur. Enfin ce fut, comme c’est naturel, l’amorce d’un baiser pour lèvres virtuelles aux caresses osées. Nous n’étions plus les mêmes, oui, nous avions changé, et nos flammes dansaient leurs sentiments mêlés sans plus se protéger en leurs gîtes anciens de leurs craintes rebelles, elles avaient mué et conjuguaient leurs mains en d’intenses câlins, à leurs touches confiés par nos doigts empressés.
Notre conte a vécu depuis ce temps de grâce d’une rencontre exquise, pour moi unique, qui unit nos regards, profonds, de l’intérieur ; puis ce fut ce désert où mon âme a erré quand la tienne s’en fut, me laissant atterré, tant orphelin de « Ta » beauté, de ton parfum. Les flammes des beaux jours aux espoirs partagés avaient soudainement perdu de leurs clartés en ton cœur égrenant de secrètes douleurs. Toi, Muse de mes cieux, Déesse en symphonie des voûtes étoilées de mon doux ciel de lit, m’avait tiré « Ta » révérence en oubliant mes cieux présents, nos cieux d’antan. Tu t’étais incarnée, sans que j’y prenne garde, et si soudainement, en ce sang neuf et appelant de femme d’une terre qui bouillait ardemment pour vivre sa romance en appels de chairs qu’elle souhaitait ardents, pour s’offrir à l’amour d’un artiste envoûtant qui peindrait en mouvances de soies, ses licences pour « Toi » ; « Toi » si charnelle toile de ses plus tendres émois. Le mal me rongeant, je me retrouvais seul et je pleurais parfois ; de nouveau en linceul j’avais perdu « Ta » voie, mais ne te quittais pas.
Et « Tu » m’accompagnas, longtemps encore depuis cette heure-là, si dolore pour moi. Tu avais délaissé pour mon être blessé ton habit de célestes et si princières lumières, pour celui d’enjôleuse aux raffinements rares, où ma félicité se noyait en l’éther de « Ta » beauté diaphane que j’enlaçais encore en mots fervents d’élans qui désiraient « Ton » corps, quand lui gouttait ailleurs, pour mon plus grand malheur, l’amour et ses empressements entre les bras puissants d’un autre soupirant, et si réel amant aux charnels essors. J’étais ton troubadour, mais lui fut ton mentor.
Ainsi naquit une autre histoire, magique et trouble autant que rare, aux dentelles ajourées d’irréelles destinées qui accueillaient en leurs festins nos deux destins alors mêlés, à l’esprit libertin, nourris de ce passé aux sommets et fossés qui paraient l’avenir d’équivoques élans aux romances baignées de voluptés sans fin qui n’étaient pas avares, pour nos deux avatars en ambigus écarts, d’incertitudes ascensionnelles ferventes de combats faussement innocents aux licences arc-en-ciel, lupanars sans hontes et sans fards en leurs frémissements amoraux et gourmands de transports aux fièvres chatoyantes qui, réfutant l’absence, acceptaient l’abstinence de leurs chairs enflammées d’enfers enchantés, et mystérieusement ne savaient se quitter. Oui, de cette histoire-là et de son temps compté, le ciel nous fut témoin.
« Elle », qui pour toujours est « Toi », demeure ma ballerine ; un seigneur l’ensorcelle, quand moi, romantique et si humble poète qui n’aura su qu’aimer « Ton » âme qui fut fête, je partage avec elle ce doux plaisir grivois de « T »'avoir tant parée de mes mots fous d’émois, qui te courtisent encore en fervents écuyers de mon profond transport en son fond de folie, assagit aujourd’hui, mais qui respire encore de « Notre » histoire finie. Alors, oui, j’écris encore pour elle, qui pour toujours est « Toi », « Toi » qui ne me lis plus, en fustigeant ce sort qui ne me la rendue, puisque je « T »'ai perdue.
Tu aimas cependant ce climat éthéré d’une tendresse exquise, où se fondirent nos sens aux impudiques grâces d’épistolaires clartés privées des chairs aimées, mais riches de nuances enfantées d’éloquences, hétaïres d’un bonheur aux folles indécences qui en moi espérait son heure de jouissance pour deux corps ivres et nus en charnelles entrevues de Belle et son poète, que je n’aurais connues, vives, si pleines de leurs fêtes, tant espérées mais tues. Et mon être vaincu, fourbu d’avoir trop courtiser son rêve d’absolu, qui ne sera pas né à ta félicité, renaît pourtant en son Désir joufflu, tendu en hyménée de l’espoir affamé d’une idylle suprême qui ne soit plus chimère pour mes nues délaissées, en immense océan de sensualités où je souhaite plonger, pour y sombrer et m’y noyer.
Alors parfois je doute ! Oui, l’ai-je bien rencontré, cette femme espérée, où est-ce ma cornue qui me l’aura soufflée ?
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