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INTIME TOILE

Imagine, une toile étendue sur le sol douillet d’une crique irisée des rais d’un soleil feu, la ferveur du lieu, et nos deux corps nus en langueurs d’Amour ; des pavés de couleurs aux aquarelles fauves cernent cette anse buissonnière à l’eau câline et pure, juste à notre mesure. Imagine nos cœurs, friands de Nos Désirs aux attentes ouatées, et guidées par ces dieux que notre hymen inspire. Nous glissons en sa conque, elle imprègne nos peaux de son onde suave. Tendrement enlacés, nous ruisselons d’Amour sur ses pavés aux teintes chamarrées d’un camaïeu d’artiste, qui enivre nos yeux. Ainsi parés de pastels amoureux nous unissons nos corps en ballets somptueux, tendres comme velours, et traçons sur la toile nos libres émotions et nos soupirs lascifs. À chaque étreinte folle, en chaque parenthèse, sur la toile tendue, les soies de nos atours peignent, se diluant en nos souffles aux délires hauts et courts, nos flammes de Passion qui brûlent l’alentour, quand leurs mille couleurs se fondent en la chaleur de nos sucs mêlés qui peignent ce tableau de nos félicités, aux contrastes changeants, où ta cyprine claire aux senteurs épicées ponctue Notre Mystère, où ma sève opaline souligne Ta Beauté en Notre œuvre de chairs que Nous peignons ainsi, parée de « libertés », « abandons », « sources fraîches » et « fusions », sur cette Intime Toile de nos pulsions tendues, tels sont ton clitoris se vouant à Cythère, et ma hampe gorgée du miel de Cupidon. Imagine, ma bouche à ta bouche scellée, et nos lèvres farouches, moissons de voluptés, tes mains comme mes mains, Nos seins, leurs fébriles tétins, Nos peaux qui sans manières goûtent à ce Festin d’Effusions Printanières.

Oui, en doux ballets longtemps encore, imagine nos corps après l’œuvre achevée, si troublante égérie de nos acmés liées, lors nous là dresserions en cimaise dédiée, sur ce mur accueillant tous nos débordements, hors cadres et sans serments mais aux lignes si pures, qui ceignirent nos élans jusqu’à la jouissance, « Exquise », de Nos sens. Nous la contemplerions avec nos yeux Amants, tels ils furent hier en Ce Sublime Instant bourgeonnant à l’envi, conjugué sans mesure afin qu’il « Nous » enlace, de présents en futurs, jusqu’à la fin des temps.

Nous seuls connaîtrions la source mystérieuse de ses enchantements. Mais… Son aura Princière comblerait tant et tant d’autres regards envieux, étonnés, éblouis, fascinés par son originelle, sa matricielle clarté d’évidences assumées par nos Êtres Ardents, se gorgeant amplement des infinies radiances de Nos Désirs Puissants, et Confidences Rares en Nos Amours semées… Sous les feux de l’astrée.

Ainsi, Intime Toile d’un autre temps, passé, mais qui perdure, là découvrant alors, saurait-elle festonner d’étonnements galants tous ces regards gourmands de tant de ses beautés, nées de Nous, Nous Aimant… Pour « Notre » Éternité.