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FATAL OUBLI !

FATAL OUBLI !

 

Ah, comme je m’en veux ! Mais oui, car j’ai oublié l’heure ; et me voici perdu au fond de mes pensées, car l’heure n’est pas seule à m’avoir quitté, je ne sais plus pourquoi je me devais de l’honorer. Ma tête vide résonne ainsi comme un tambour qui fait du bruit. À l’intérieur, se brasse un air… De rien, où tout ce rien si vide vibre jusqu’à m’en rendre sourd à chaque coup de baguettes inconnues qui brassent ainsi mes nues mais ne savent répondre à mon questionnement, intime s’il en est. Mais, cette heure singulière, de quoi respirait-elle pour que mon désarroi m’emporte avec effroi en ce pays sournois de l’oubli qui outrage cette heure qui tant rage à présent en sonnant son mépris, mon trépas, à ce vil personnage que je suis, lui infligeant un tel oubli ?

 

Voyons ! Je dois me ressaisir. Devais-je rencontrer, ou quelqu’un ou quelqu’une, en un endroit précis qui m’aura déserté ? Ou, pour une raison obscure qui me boude son fait, devais-je seulement honorer quelque geste, fort important évidemment, qui, espiègle ce matin me fait la farce de l’oubli, pour qu’à elle, je sourie ? Mais je ne souris pas, certes non, loin de là ! Je suis soudain inquiet ; car manquant de raison, j’échafaude des scénarios si proches de zéro, qu’ils m’épuisent à ne savoir répondre à aucune de mes suppositions demeurant orphelines. Ainsi, je me morfonds, et depuis mon réveil, égarant mon esprit en circonvolutions qui ne sont pas amies, et je tremble déjà d’avoir fâché ma vie, et celle, peut-être, d’un autre Être qui compte, lui, sur le sérieux de qui je suis, enfin, habituellement, mais, qui en ces heures subites de vil égarement ne sais plus trop comme il agit. La ponctualité pourtant, autant les promesses que je sais accorder, sont ces compagnes absolues qui surent, jusqu’à présent, ne jamais en défaut m’oublier sur leurs routes. Or aujourd’hui, ou bien de moi elles doutent, ou moi je doute d’elles qui me le font payer, si cabotines jouvencelles aux vifs esprits un peu fâchés de n’avoir pas marqué ma cervelle fragile au point qu’elles en souffrent et me poussent la tête au fin fond de ce gouffre qui tout en moi m’aspire en ces contrées honnies, qu’intimement je fuis chaque jour qui m’accueille en ouvrant mes fenêtres sur le monde nouveau, où mon éveil éclôt ; enfin, cela lorsque le scénario de cette aube glaçante ne me saisit ainsi perdu en décadence, m’imposant son mépris, et plus encore le mien qui à elle s’unit en cette heure sans mémoire, qui me torture en désespoir.

 

Autour de moi, à l’avenant, mon univers perd ses repères. Mais, qui suis-je à présent ? Une âme qui prépare son envol, et, dédaignant ce temps où elle avait vécu, sans prévenir avant, commence à nettoyer ses rayons surchargés de devoirs superflus, qu’elle se refuse ainsi, chassant mes souvenirs, à honorer encore en ce maudit matin où rien ne me souvient en ma tête percée !

 

Alors, me confiant au rêve que je viens de quitter, au cauchemar peut-être, et transpirant encore d’une frayeur nocturne qui m’aurait échappé, en tremblant tout de même, j’invite le sommeil à venir libérer ce réveil torturé, afin qu’il m’offre, souverain, la réponse à ma question posée, et chasse cette intruse, détestable succube qui m’aura fait douter de ma santé mentale, si toutefois elle sait en l’Hadès sombrer quand mes paupières sur elle sauront la diluer… Où pas, pour que son cauchemar encore, sache me torturer.

 

Mais qu’elle est donc cette heure qu’hier j’avais promise, qui sût, comme elle sait toujours, hélas, en hélant mon sommeil en moi fort obliger ma temporalité autant prise d’émoi, de ceux qu’on ne désire pas ? J’espère qu’à mon réveil elle m’aura quitté, et qu’en mon souvenir je l’aurais oubliée. Mais à cette heure encore, où peu à peu je me rendors, elle sait toujours, bougresse au mauvais sort, tant me turlupiner.

 

Aller, poète, lâche prise pour l’envoyer bouler, cette fâcheuse en entremise, entre songe et réalité. Ainsi, lorsque Morphée m’aura chassé, me dis-je rasséréné, tu l’auras oubliée cette intruse, elle t’aura délaissé, son heure à elle étant passée, et de ce rendez-vous tant lié à ta promesse, ton âme alors en liesse pourra en assumer, entière sa portée, sauf si, toutefois… Horreur ! Bis repetita...

 



01/03/2023
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