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EN MON NOUVEAU JARDIN

 

EN MON NOUVEAU JARDIN…

 

 

C’est mon nouveau jardin.

Quand je pousse sa porte,

Elle sourit de ses notes

Aux grelots cristallins.

 

Il donne sur la mer,

C’est un jardin marin,

Je l’ouvre en ce matin

Baigné d’une aube claire.

 

Il est clos sur trois bords,

N’est pas trop exigu,

Mais, pas très grand non plus.

Sur ma nouvelle terre, c’est un port.

 

Son arrière-mur de pierres

Où sa porte est percée,

En mitoyenneté

Est mon jardin d’hier.

 

S’il n’avait pas la mer

Et ses souffles d’embruns

Comme horizon lointain,

Si extraordinaire

 

Il s’étendait sans fin,

Si loin encore, derrière,

Aux ultimes frontières

De ce qui fait l’humain ;

 

C’était cet univers

Qui tant tissait le mien,

M’offrant chaque matin

Sa fleur singulière,

 

Rose aux douces fragrances

Et pétales soyeux,

Nuances couleurs feux

En robe d’élégance.

 

Or, piètre jardinier,

Je n’ai su la nourrir

Que de pâles soupirs,

Elle s’en est lassée.

 

Mon soleil, pourtant

Avide en ses ardeurs,

Rayonnait sur son cœur

De mon trouble tourment.

 

En ce jardin charmant

Où je l’avais trouvée

Elle épousait l’Astrée,

Irradiait mon présent.

 

Amoureux maladroit

La courtisant si mal

D’un brasier carcéral,

Elle souffrit malgré moi

 

Et déserta mes nues

Pour une autre contrée

Aux charmes nouveaux nés.

Le jour où elle s’en fut

 

Offrir à d’autres bras

Un pan de son histoire,

S’éteignit mon regard

Fuyant en au-delà.

 

Et je ne fus que pleurs

Ne sachant déborder.

Je survécus cloîtré,

Souveraine douleur !

 

Longtemps ainsi

Je demeurais prostré

Sur mon être blessé

Par son propre déni.

 

Puis soudain, un matin,

Enfin j’ai découvert

Nichée là, sous un lierre

Une porte d’airain.

 

Chronos n’avait su abolir

De sa mobilité

Aucune faculté,

Et je l’ouvrais pour découvrir…

 

Ce surprenant lopin

Embrassant l’horizon

D’une mer sans raison

Qui me tendait ses mains.

 

Tout devenait permis

À mon âme éprouvée,

L’espoir retrouvé,

Les marées de l’envie,

 

Mais je n’ai refermé

De cette porte-là

Le battant derrière moi,

Pour encore inspirer

 

De ma rose princière

Les effluves de grâce,

Son haleine m’enlace

Aujourd’hui comme hier.

 

Primauté de son temps,

Qui frémissent encore

Je hume les essors

De ses pétales d’antan…

 

En mon âme l’aimant,

Dont « Elle », est le trésor.



03/04/2022
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