DESIR - LE BONHEUR N'EST PAS LOIN
DÉSIR
LE BONHEUR N'EST PAS LOIN
Il est un désir
Qui s’impose,
Pour une pose,
Pour un sourire.
Un désir carnassier,
Sauvage envie
De l’appétit
D’une hyménée.
Telle tempête
Qui bouscule
Nos ventricules
À la fête,
Folle brûlure,
Qui ravage
Les plus sages
Armures.
Il irradie nos sens,
Trouble l’esprit
De sa folie,
Frémit d’inconvenances
Et d’indécence rares
Qui chahutent le cœur,
Grenadier voltigeur
D’un combat de l’espoir.
Mais, sitôt exaucé,
Insolent personnage,
Il flétrit les rivages
De nos félicités,
Effeuillant son éclat
En frustrantes langueurs,
Ayant croisé ces heures
Aux sublimes appâts.
Alors il réfugie
Son âme dépouillée
En trop humble clarté
Et nous laisse meurtri.
Il renaît parfois, inspire
souhaitant un renouveau,
Mais nous refuse son berceau,
En souffrances d’expire.
Parfois aussi, il fuit,
Redoutant l’embuscade
D’un temps devenu fade
Au creuset de son lit.
Alors nous l’aidons,
Pour ne pas démentir
Son ardent souvenir,
À tromper la raison,
Et sur l’artificiel
Vibre un autre climat
Qui fane ses ébats
En un tout autre ciel.
Or, quelquefois pourtant,
Rare destin,
Il en est un
qui nous surprend.
Lui brillera toujours
En nos yeux de passion,
Défiera l’illusion,
Et nous fera sa cour,
Autant que nous vivrons.
Et ce désir s’immisce,
Subtile gestation,
Pour creuser son sillon
Hors de nos artifices.
Nous ne le sentons pas
Lors son araire agit,
Dans le bruit de nos vies
Il ne se montre pas.
Telle une graine
Oubliée par le vent
Il sème un tourment
Qui germe sans fredaines.
Longtemps il se nourrit
De notre terre,
Solitaire,
Puis soudain il surgit.
Premières pousses tendres,
Il cherche une chaleur
Qui lui fait un peu peur,
Et hésite à s’éprendre.
Mais sa nature,
Comme celle du monde,
Sève qui gronde
Chasse la porte obscure
De son enfermement.
Il veut exulter,
Se gorge de beauté,
Et déploie les sarments
De sa vigne nouvelle.
Du temps encore…
Il prend corps,
Et son destin l’appelle.
Il sent, il sait,
Sans en avoir conscience,
Que l’attend son audience
En pays d'où il naît.
Alors, timidement,
Puis avec effusion,
Il vit sa passion.
En un grand jour de vent,
Sans comprendre pourquoi,
Il tourne son regard,
Sans héler le hasard
Et sûr de son émoi,
Oraison de jouvence,
Mer d’écume,
Chassant les brumes
D’une latence.
De ce désir, qui doucement
Décrypte ses silences,
Surgit son espérance
En un transport troublant.
Il peut à présent vivre,
Exulter sous ses cieux,
Les marées et les dieux,
Le délivrent.
Et de ce désir-là
Rayonne plénitude
Privée d’incertitude,
Dans le cœur de ses pas.
Ancré en l’océan des sens,
En l’âme qui l’accueille,
Il défie les écueils
Et décore son présent
Des plus doux des arpèges.
Immortel musicien,
Il tisse en lendemains
La symphonie qui le protège.
Le bonheur n’est pas loin
Lorsque l'on aime ainsi
Un être dans sa vie,
Quand on aime sans frein
Tout ce qui le construit.
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