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COMME LE SAULE...

 

 

COMME LE SAULE…

 

 

Comme le saule pleure, si frémissantes soies ses feuilles avant leurs morts, prisonnières encore de ses ramures blessées plus qu’elles ne furent choyées, mes larmes pendent en suspens en ce grand ciel ardent de mon altruiste terre aux mille enchantements de bonheurs triomphants pour autant d’errements aux cruels bûchers si sensibles encore aux plus atténués des frémissements d’airs de notre temps présent, celui qu’il fait, qui passe, et m’enlace aujourd’hui des ors qui m’ont construit, avec lequel je fuis en avant dans l’espace où se grave ma trace riche de tous mes fruits, pour laquelle depuis toujours j’écris, et si passionnément en lettres rouge sang bénies de poésie, la magie de ma vie qui encore me sourit, où surfe mon ennui parfois, père des mélancolies de ce qui ne fut pas, mais si souvent pétrie de mes envies jolies en leurs élans de joies, autant que de ma foi en l’homme que je suis. Ainsi j’écris, toujours, pour moi, pour vous, pour lui. Mes larmes sont de joie et de vagues à l’âme ; mon automne à présent les appelle, infiniment les hèle, et teinte avec raffinement leurs robes ajourées apprêtées des pastels de ma rousse saison, chauds et doux souvenirs de mes jours printaniers, fols attendrissements de mes heures d’été, débordements de tant de mes amours, de mes folies toujours exacerbées qui exultèrent hier et vibrent encore en moi pour jouir en émois sans se laisser dompter, délices de cet automne que j’aime à déguster, mais aussi, plus sombres compagnons, ces affres de plaies saillantes aux arêtes adoucies depuis longtemps pansées, que cependant jamais je ne sais oublier.

 

Or, un jour, banal au demeurant, celui que l’on ne souhaite, ou sera-ce une nuit, à l’hiver venu, avant, après, qu’importe, en un envol premier qui sera leur dernier elles feront leurs adieux aux cieux qui les virent naître en planant en l’azur pour venir enrichir l’humus de ma vie au pied de mes ramures, et tout près de mon fût, pour se décomposer, car c’est là leur destin, lentement absorbées en la terre nourricière où racine ma chair gorgée de tant d’émois qui y accueillera en mon lit de sous-bois où elles se dilueront, mes misères et leurs joies ; de leurs brèves existences et leurs sèves en déclin il s’y distillera leur si précieuse essence, celle de l’espérance d’un éternel bonheur dénué de rancœurs, oubliant ces souffrances qu’elles eurent à endurer tout en elles gravées, celles de mes martyres un instant endurés, mais plus encore et haut la main ce chaud du cœur qui et le mien et s’offrira alors aux âmes en essors qui voudront bien de lui, qui respire encore des beautés de ma vie à cette heure fatidique où viendront se poser avec délicatesse sur ce sol tellurique du présent de leurs heures, qui est aussi le mien, toutes mes larmes-feuilles en un tapis moelleux qui offrira aux cieux de mon printemps prochain cette buée d’aisance aux souffles renaissants qui s’endormirent hier, hibernant pour souffler en un gîte lovés au secret de mon être, mais se réveilleront en ma prochaine mue en de radieux bourgeons gorgés de sève neuve et s’étant délestés de mes scories passées, invitant de nouveau mes feux d’effervescences, puissantes ailes d’espérance pour un nouveau destin gorgé d’efflorescences, et une fois encore arpenter l’inconnu de jours en avenirs à grandes enjambées, libre de lui en ses essors ne craignant pas l’outrance, se gorgeant des lumières qu’il pourra rencontrer, qu’il saura engranger, et souverain toujours de ce qu’il vit, ici et maintenant, de cette aube d’un temps nouvellement éclôt jusqu’à son chant du cygne tirant sa révérence, crépuscule obligé du cycle étourdissant où chemine la vie, ma vie, où mon houppier de saule saura fervent dire oui une nouvelle fois à sa fête gourmande, chassant de ses pensées ce jour inéluctable où de ces feuille-larmes qui m’auront habillé il n’y en aura plus, lors la mort m’aura vaincu.

 

Et où serais-je donc après ces cycles à foison de mes saisons de vies passions ? Comme le saule pleure ses feuilles, mes larmes un jour, mon heure venue, confieront-elles en testament les riches ivresses de mon temps, lors l’ultime de ce chemin, le mien, qui fut mon bien sera le sien, printemps, été, automne, hiver confondues, à ce mystère qui nous attend lorsqu’on s’est tut ; alors déjà, et le bravant de mon vivant je lui offre ma vie, et son panache, et toutes mes envies, si c’est en lui que je péris. Mais peut-être serais-je ailleurs, en une autre contrée, chez un autre bailleur, en un monde meilleur ou aux plus sombres heures que l’ont ne choisies pas, pas plus qu’on ne les souhaite. Mais pour qui m’aura accompagné en peines comme en joies, et là réconforté de ses douceurs de voix quand j’étais aux abois et qu’ici bas j’aurai quitté bien malgré moi, pour vous je serai toujours là, en intimes pensées ce souffleur de bonheur qui saura vous aimer, vous aider en vous offrant mes bras pour vous bien réchauffer, ces ramures décharnées qui vécurent autrefois, aujourd’hui trépassées mais qui ne mourront pas en qui m’aura aimé.



16/10/2021
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