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CHANSONS DE GESTES

Il était une fois, et encore aujourd'hui,

Un petit bout de soie qui décorait ma vie,

Ce souffle sous mon toit, cette haleine folie

D'une douce phalène, jolie, jolie, jolie…

Mais, si c'était la nuit que je pensais à Elle,

Un peu plus que le jour, encore un peu plus Belle,

Elle ne quittait jamais de mon nid la margelle,

Où je l'accompagnais, belle magnanarelle.

Il me manquait ses heures, celles de tous ses jours,

Et de l'imaginer, si loin, légère en ses atours,

M'offrait tout à la fois… Joie et mal d'Amour.

J'étais, les fers aux pieds, prisonnier en ma cour,

Cependant, comme « Elle » m'en libérait !

À sa seule pensée mon être frémissait,

Et c’est entre ses bras je me consumais,

Tout empourpré d'envie, aux feux de ses attraits.

Ainsi, puisque englué à n'en plus m'en mouvoir

Sur mon lopin de terre condamnant tout espoir

D’embrasser cet instant… De Grâce, sous Son art,

Je me fis troubadour… De ses matins, et de ses soirs.

Et, quel doux cadeau, ce tout petit bout d'« Elle »

Que m'a offert ma vie de l'avoir en mon ciel,

À défaut d’Elle en ciel de lit à… « Elle » ,

Que je rejoins ainsi de mes battements d'ailes.

Mon Âme, mon Cœur et mon Esprit s'élancent

En son Astrée d'éveil, et tous trois sont en transes,

Quand mon corps orphelin de ses charnelles fragrances

S'immole en sacrifice… Sur sa vive obédience.

Et… Cette fraîche caresse de mes petits matins,

Si pleine de licences, fruits de ses tendres mains

Aux mille incandescences, c’est « Elle » en moi mâtin,

Lors je suis, moi, pour « Elle », Son Troubadour mutin.

Ainsi vibre Ce monde où nos deux marionnettes,

L'une, horizon géant de Muse fort coquette,

L'autre, esquif versifiant qui lui dédie sa quête,

S'enlacent avec ferveur… En leurs chansons de gestes,

Où tant vibre Ce monde de nos envies tantales,

L'une, horizon géant de Muse Cardinale,

L'autre, esquif versifiant de poète madrigal,

S'enlacent avec ferveur sur Leur Couche Nuptiale.